avec les œuvres de :
Michail ROGINSKY, Peter-Bock SCHROEDER, Antanas SUTKUS, Vaclovas STRAUKAS, Philippe TARABELLA, Igor SAVCHENKO, Sergey MAXIMISHIN, Igor MOUKHIN, Evgeny MOKHOREV, Vadim GUSCHIN, Galina CHIRIKOVA, Oleg DOU, Manon BARA, Anastasia BOLCHAKOVA, Ivan TUZOV, Evgenija KROLL, Danila TKACHENKO, Margo OVCHARENKO, Maria YASTREBOVA, Nicolas TOLMACHEV
Russiantearoom est de retour à Paris !
Ouverte en 2007 à Paris par Liza Fetissova, Russiantearoom, dès ses débuts, présente et représente les photographes Russes contemporains.
Plus de 50 expositions et 200 publications presse plus tard, Russiantearoom se réinvente et devient nomade – marquant son premier arrêt à Montmartre, chez Central Dupon.
Si côté contenu, la galerie garde sa spécialité – la photographie russe- viendront néanmoins s'ajouter d’autres formes d’arts, des choix assumés de la galeriste, d'artistes non photographes et non russes. Rusiantearoom se dématérialise – sous la forme de son nouveau site internet, consacré à la vente d'œuvres, des œuvres qui ne se téléchargent pas mais qui se rematérialisent pour prendre vie sur les murs de la galerie nomade et ceux des collectionneurs.
Pour sa première exposition de la rentrée, « De la part de babouchka », Russiantearoom mélange, dans une histoire imaginaire mais possible, les genres et les époques et raconte le destin fictionnel d’une babouchka, avec des œuvres, à travers des œuvres.
Russiantearoom est très honorée de pouvoir y inclure une œuvre de Michail ROGINSKY (1931-2004), peintre moscovite qui a passé 30 ans à Paris et laissé un patrimoine d’oeuvres muséales.Nous présentons également une nouvelle œuvre d’Oleg DOU, une nature morte consacrée à sa grande mère. Et Russiantearoom exposera pour la première fois le travail de 7 nouveaux artistes qui intègrent la galerie : un extrait de la très acclamée série ‘Restricted Areas’ de Danila TKACHENKO, primée, entre autres, du Book Publishers Award à Arles en 2015 ; Vadim GUSHIN, et ses nature mortes – souvenirs ; les nus d’Evgenija KROLL ; le pixel art ironique d’Ivan TUZOV ; des aquarelles intimistes de Nicolas TOLMACHEV ; les peintures énergiques de la française Manon BARA et les photographies du promeneur parisien Philippe TARABELLA.
DE LA PART DE BABOUCHKA
Pour Vera et Nina. Et toutes les babouchkas du monde.
Vous avez connu vos babouchkas ? Moi, qu’une seule : Nina, la mère de ma mère.
Un destin singulier, comme pour beaucoup à l’époque soviétique. Emmenée de force à 20 ans par les allemands comme main d’œuvre domestique, elle s’est retrouvée sur le territoire des alliés occidentaux après la libération. Très belle, elle aurait pu épouser un américain ou un français, mais elle a préféré revenir en URSS. Un chemin qui l'a mené tout droit au Goulag, dans un camp sur le lac Baïkal. Une vie dure, atroce qui en fait une babouchka au caractère fort et peu tendre, sauf avec moi. Vos Grands-Mères aussi, possèdent peut être un haut seuil de résistance aux difficultés de la vie?
Il ne me reste rien de matériel d’elle, que les photos et les souvenirs effacés par la mémoire courte d’enfant. La vôtre, elle vous a laissé peut être des trésors ? des petites choses ? des livres ? des robes ? des bijoux ? une maison ? un château ? La mienne – rien. Ah oui, j’ai une jupe en crêpe de chine cousue à partir d’une de ses robes, et une boîte d’argenterie pas du tout argentée qu’elle m’a acheté comme dote.
Et là – je peux et je veux – inventer un autre destin pour Nina. Un destin français, comme pour plusieurs générations de russes, échoués sur les côtes de Nice ou Deauville, ou sur les berges de la Seine. Je connais plein de français, dont la 2me phrase lors de notre rencontre est ‘ah oui, ma tante était russe’, ou ‘mon grand-père est d'Ukraine’... Et je peux et je veux vous faire visiter sa chambre imaginaire, pleine des trésors qu’elle m’a laissés. Ce sont des histoires racontées à travers les œuvres des artistes de Russiantearoom. Des portraits de famille, des vestiges de sa vie, des souvenirs, sa collection de bibelots, des cadeaux, son portrait fait par un peintre amoureux, ses propres peintures… Je peux et je veux – donner à Nina une vie qu’elle n’a jamais eue. Mais que je compose pour elle, et avec elle. Car elle est toujours dans mon cœur, avec Vera, l’autre grand-mère que je n’ai jamais connue. Ce sont mes anges gardiens, elles veillent sur moi. Comme les vôtres, de la terre ou du ciel.