Voilà plus d’un an qu’Anna Pavlova travaille sur…. « Invasion ». Une histoire poétique et engagée, interprétée par des pièces uniques en céramique, verre et pierres fines. Un récit qui évoque ce phénomène reconnu en biologie, d’espèces invasives dans la faune ou la flore, très souvent introduites dans la nature par l’homme.
Conçu à l’origine comme un projet environnemental, ce travail prend un autre sens et se connecte à l’actualité mondiale. Consciemment ou inconsciemment l’artiste retraduit les agressions soudaines qui nous entourent tous. La beauté et la fragilité de la céramique et du verre ressemblent étrangement à celle du monde actuel.
Si ce projet artistique évoque la façon dont des réarrangements parfois même mineurs peuvent modifier fondamentalement la faune et la flore, il s’impose avant tout comme une métaphore artistique des mois passés. Une agression invisible d’origine inconnue et une agression humaine très visible, qui toutes deux déstabilisent tout notre univers. Nous ne nous y attendions pas.
Le contact humain n'est pas toujours délibérément destructeur, il n’en reste pas moins c'est une invasion, due à la très forte influence humaine sur la nature.
Oui... La présence de l'homme sur un territoire uniformise l'ensemble de la flore et de la faune, les espèces les plus adaptables survivent et les plus fragiles disparaissent. C'est une sorte de “marché de masse” dont la civilisation humaine s'entoure, où qu'elle soit.
Comment quelques poissons d'aquarium relâchés dans un étang ou quelques chenilles échappées d’un laboratoire peuvent-ils affecter le monde ? La nature est un mécanisme puissant et très précis, qui doit être observé et protégé, à partir duquel nous apprenons sans cesse sur nous-même. Soyons attentifs et prudents à son égard.
Il ne faut pas chercher dans chaque pièce présentée la citation directe d’un animal. Parfois, elle est volontairement visible, comme pour ces deux miroirs aux oreilles de lapin ou pour La Chevêche de Maurice, mais l’univers d’Anna Pavlova n’est aucunement descriptif. Elle ne reproduit pas un Hibou disparu, ou un poisson destructeur, mais veut capter l’essence même de la nature.
En reproduisant le désarroi et le déséquilibre d’une disparition, l’apparition d’une domination imprévue, elle veut nous interroger sur “la nature de la nature”.
Le petit cabinet de curiosités que nous vous avons préparé dans les Jardins du Palais Royal va vous parler de l’Invasion... et pas uniquement dans la Nature…