La galerie Liza Fetissova est très heureuse de présenter une exposition personnelle d'Ilan Weiss, "Je te rappelle".

Aujourd’hui, nous chassons le bonheur.

On pratique le yoga, on court, on médite, on lit, on apprend des choses, on voyage. On se remplit.

Et souvent - si pas toujours - en restant connecté, suspendu à notre (fichu) téléphone.

Ilan Weiss nous propose de le poser et d’ouvrir nos sens.

Regarder, écouter, sentir.

« C’est une photo ? Mais noooon … c’est une peinture ! »

« … Ah bon ? Vous dites que c’est une photo? »

Et oui, Ilan Weiss est un magicien. 

L’image en soi ne lui suffit pas. Il transforme ses photographies, à l’aide d’une formule secrète, en objets ou en tirages qui ont la richesse des textures et des teintes, avec un effet pictural déroutant.

C’est beaucoup plus qu’un effet.

Ilan Weiss traite ses photographies comme une matière brute : prises avec un appareil ou un téléphone, elles sont le point de départ d’une transformation… recadrage, zoom, mais surtout un travail de tirage.

Avec ses doigts, il malaxe les encres encore humides du tirage, ou les étend délicatement au pinceau. Le résultat est chaque fois imprévisible, les encres se mélangent selon leur propre volonté : des pièces uniques sont nées. Ilan les appelle « ink photograph ».

Les sujets de ses photographies sont multiples, et les genres s’y confondent et se fusionnent.

Le monde autour d’Ilan est une matière unie, alors en effaçant les lignes du corps et les contours des objets, il mélange « tout à tout ». Une femme ou un reflet dans une bouilloire devient un paysage, vagues et montagnes se transforment en courbes sensuelles féminines.  Ce Tout est un tissu vivant, vibrant, changeant, organique.

Évidemment, les œuvres d’Ilan Weiss nous renvoient vers les impressionnistes et ce désir de capter et traduire la lumière.

Mais ses tirages nous mènent aussi vers la photographie pictorialiste, où le réel était mis à distance à l’aide de différentes prouesses techniques.

Les sujets d’Ilan Weiss, les réalités modernes (comme les tatouages, les écrans de portables, les cannettes de bière Maes) et la couleur créent un effet vibrant, très proche… Un monde parallèle qui existe juste à côté de nous.  

« Je vous rappelle » : une expérience où la femme est au centre d’une exposition intimiste.

La femme énigmatique, la femme lasse, la femme coquine, la femme libre, la femme séductrice, la femme qui nous regarde, la femme qui ne nous regarde pas, la femme qui discute, la femme qui vit.

La femme qui prend toute notre attention.

Pas étonnant que l’on soit injoignable.