Exposition personnelle de Dmitry SOKOLENKO avec la série « Zizou » pour la première fois en France
Né en 1978 et a grandi dans la ville fermée d'Obninsk (car centre de recherche nucléaire), Dmitry Sokolenko représente la nouvelle génération d’artistes, qui mélangent la science à plusieurs domaines, dont sémiologie, littérature, sociologie. Il joue avec les codes et les mots, ce sui l’emmène vers le mélange inattendu du suprematisme de Malevitch, amusements de Magritte.
« Je n’ai pas de formation philologique ou artistique spéciale. D’après ma formation et mon autoréalisation professionnelle, je suis mycologue. Je m’occupe des détériorations biologiques des objets d’art et je travaille dans la ville où est né Vladimir Vladimirovitch Nabokov, au Centre National de photographie : 35, rue Bolchaïa Morskaïa. Si j’en crois mes propres sensations, je suis un artiste. Mon travail d’analyse de l’œuvre est un travail artistique et son sens est dans la compréhension et l’interprétation du matériel visuel contenu dans le corset littéraire. Mais à notre époque de société ignorante, alors que l’auteur (le peintre, le photographe, le sculpteur) a du mal à lire ses objets et que le lecteur perd sa capacité d’imagination indépendante, ce corset, fût-il chic, se transforme en barrière insurmontable ».
Il se dit impressionné par Brueghel et Klimt, vous vous ne trouverez pas de ressemblances avec ses maîtres. Sokolenko ne s’inspire pas directement de tel auteur ou telle tendance. Il aspire et capte les fluides, émanées par des oeuvres, et les transforme en quelque chose de complètement nouveau et inattendu.
Il honore le plus l’icône. Pour lui, cet art, hérité par la Russie de l’Empire Byzantine, est unique. Il est très différent des arts, développés à la même époque en Occident, car propose au spectateur l’image sans conventaion du perspective. C’est un art à plat, qui avait ces codes, était plus direct, qui jouait avec d’autres parties des capacités du cerveau humain.
Ce qui, peut être, a permis justement aux artistes russes d’inventer l’art abstrait, avant l’Europe : ils avaient cette capacité dans les veines. Sokolenko consacre beaucoup de temps à l’étude approfondie des textes de Vassily Kandinsky, théoricien et père de l’art abstrait. Comment
Sokolenko mène une recherche ambitieuse d’un savant peu peureux : d’expliquer à travers ses photographies les nouvelles bases de l’art et du langage artistique. Pour lui, il y avait de l’art moderne, après du contemporain, maintenant on vit à l’époque du « nouveau moderne/contemporain ».
Pour Sokolenko, l’artiste du temps « nouveau moderne/contemporain » ne correspond plus à l’image qu’on lui a attribué autrefois : celle d’« un peintre avec un pinceau ». Nouvelle génération arrive, et Sokolenko désigne ZINEDINE ZIDANE comme sa figure emblématique. Pollock a aboli le pinceau, en versant de la peinture directement sur la toile. Zidane a aboli la toile, en « dessinant » sur le terrain de foot (qui est une surface plate, comme la toile). Son savoir-faire, son comportement, son influence médiatique font de lui un artiste-titan, digne de Renaissance.
Sokolenko met Zidane à côté de John Lennon, qui n’avait pas d’éducation musicale, qui est, comme Zizou, venu de nulle part. Et à côte de Don Quichotte (dans « En un lugar de la Mancha », premiers mots du célèbre roman), capable de faire une chose absurde, de point de vu de majorité des gens, et protéger les personnes en détresse.
Dans « Contrapposto », Sokolenko fait révérence au principe de la sculpture grecque, qui prenait les sportifs olympiques comme modèles idéales. Mais la symétrie est un cas particulier de l’asymétrie, plus naturelle. C’est l’imperfection (absence de symétrie) fait un homme.
« Don » est une œuvre puissante, qui, comme dit l’auteur, « remplit la pièce et prive d’attention d’autres objets se trouvant dans la pièce ». Comme le fait un artiste-génie, tel Zidane, ayant le don incontestable.