Margo Ovcharenko est née en 1989 à Krasnodar, Russie. french

Actuellement elle vit et travaille à Bangkok

Etudes: 

l’Ecole d’art Rodchenko, Moscou en 2011

Hunter College MFA program, New York en 2015

Elle était résidente à FABRICA S.P.A. en 2010-2011, Treviso, Italie. Margo a obtenu la bourse  Fulbright en 2013-2015 et elle était la seule photographe russe à figurer dans le prestigieux recueil  « Régénération. Les photographes internationaux de demain », édité par le Musée de l’Elysée, Lausanne

Œuvres dans des collections

Musée de l'Elysée, Lausanne (Suisse); Multimedia Art Museum, Moscou (Russie); Fotomuseum Winterthur’s Library book collection, Winterthur (Suisse); Arendt & Medernach (Luxembourg)

Parole de l’artiste

« A 17 ans, je me suis rendu compte que ce que je voulais obtenir en faisant des portraits, c'était d'éviter l'effet de pose, de faire paraître nu un personnage habillé et de capter un regard de confiance d’un personnage nu ; de rendre la même perception de la lumière et de la couleur que celle qu’on a de la peinture d’avant le XIX siècle. J’aime quand la distance entre le sujet et le spectateur devient minimale, j’aime la photographie qui ne métamorphose pas le sujet pour le rendre plus ou moins attrayant bien que je préfère rendre légèrement floues les marges temporelles et spatiales autour de mes personnages.

Les noms de mes photographes préférés sont pour moi indissociables des noms des peintres que j’aime. Dans l’art, je recherche l’émotion. Je préfère la simplicité de la photographie d’Europe du Nord et de l’Ouest des années 1980-90 ainsi que la peinture des mêmes régions du XVIII et XIX siècle.

Dans mon travail, je mets l’accent sur la lumière, la couleur, le silence et le regard qui entraîne le spectateur dans l’œuvre sans rien lui imposer, sans brutalité. J’aime photographier les gens entre l’enfance et la maturité mais l’esprit de révolte ne m’intéresse pas particulièrement. »

Margo travaille essentiellement sur les portraits. Dans son travail, elle découvre et célèbre la primauté de la sexualité, de l’intimité et de l’émancipation au travers de la féminité.  Elle utilise souvent ses souvenirs comme des scénarios et substituts dans lesquels une seule personne  devient signifiante pour beaucoup d’autres. Margo lutte aussi pour afficher des points de vue changeants : voyeur/participant, idéal amoureux/amoureux, juge/supporteur, Dieu/photographe.

Dans ses dernières œuvres, elle photographie des femmes homosexuelles dans l’ancienne URSS. Cette série de photographies en noir et blanc souligne la sensation de désillusion d’un large groupe de personnes de la génération de Margo qui croyait en la possibilité que leur nation accepte l’homosexualité et que l’hostilité envers elle prenne fin progressivement. Margo fait un discours à la mémoire du manque de culture disponible des femmes homosexuelles dans ce monde post-soviétique. Les homosexuels, et particulièrement les femmes, éclipsés par les traditionnels hétérosexuels dans l’ancienne URSS, rappellent un phénomène actuel sans histoire et sans héritage visuel. Margo se rapproche d’un problème en faisant une tentative d’apporter ce que pourrait être cet héritage grâce à ses portraits d’homosexuels modernes.

Son principal outil est la pose, dérivée des représentations du corps féminin de l’ère soviétique, l’imagerie relative au sport étant sa plus directe inspiration. L’idée d’une tension physique dans des circonstances intangibles – dans la compétition et dans l’oppression – est la colonne vertébrale de toutes les séries de Margo, ainsi que de ses travaux antérieurs. Son expérience de la gymnastique pendant son enfance a conduit à un premier projet  Furious Like a Child (Furieuse comme une enfant), en lien avec l’exposition forcée du corps féminin dans les sports. Actuellement Margo utilise une approche inversée – des sujets à la sexualité homosexuelle inhérente sont montrés au travers de poses supposées sexuelles et dans l’ensemble ils rappellent l’esthétique de la propagande soviétique. Ainsi, l’identité visuelle de femmes homosexuelles se penche vers la force, mais demeure dans le royaume du charme avec un système puissant pour l’émancipation des femmes.