Dans mes œuvres d’art, je traite la mémoire comme un concept spirituel, c’est une ode aux morts et aux oubliés. Il peut s’agir de personnes, de lieux ou d’une image flottante, qui m’ont laissé, au moment du départ, un héritage de vie. Ce ne sont pas leurs actions ou leur morale, mais simplement le fait de leur existence que j’essaie d’éterniser. Il y a un respect visuel pour les souvenirs nébuleux de l’enfance et le sentimentalisme et les mythes qui y sont associés, concrétisant leur absence par des répétitions hédonistes.

Chaque sculpture et chaque peinture commencent par les figures enfantines que l’on voit dans mes dessins. Des figures sans sexe, sans visage, sans émotion, qui ne sont présentes que visuellement dans les dessins sur papier. Dans les peintures, elles se fondent dans l’arrière-plan et dans les sculptures, elles ne laissent aucune trace d’existence. Inspiré par les peintures et la philosophie de Lee Ufan et Ad Reinhart, les installations d’El Anatsui et les écrits de Kierkegaard, Dostoïevski et Samuel Beckett, mon travail considère sérieusement les aspects eschatologiques de l’existence humaine à travers des coups de pinceau intentionnellement répétitifs, des broderies et des mosaïques. des gestes monotones qui se traduisent par une narration complexe du travail émotionnel.